Les opposants à la réforme des retraites ne désarment pas à Strasbourg
Alors que les blocages et les actions "coup de poing" se multiplient en Alsace et partout en France, les syndicats appelaient aujourd'hui à une nouvelle grande journée de manifestation contre la réforme des retraites.
6 700 manifestants à Strasbourg selon la police, plus de 20 000 selon les syndicats. Comme le veut la tradition, cette 6eme journée de manifestation depuis la rentrée a une nouvelle fois donné lieu à une bataille de chiffres sur le niveau de la mobilisation. Selon ces estimations, la participation est supérieure à celle de samedi, mais légèrement inférieure à celle de mardi dernier. Dans le cortège, de nombreux salariés du secteur privé mais aussi beaucoup de lycéens. Présents également à Strasbourg pour cause de session parlementaire, plusieurs députés européens dont José Bové d'Europe Ecologie. Pour lui, ce conflit est emblématique de la politique de l'actuel gouvernement
Syndicats et opposants à la réforme mènent des actions quotidiennes depuis la semaine dernière pour maintenir la pression sur le gouvernement. Blocage du dépôt CTS, opérations escargots, rassemblement ponctuels ou spontanés, pour Jacky Wagner, secrétaire départemental de la CGT dans le Bas Rhin, le mouvement pourrait encore se durcir si le texte est adopté
Sabine Gies, nouvelle secrétaire générale de la CFDT Alsace, garde l'espoir de face plier le gouvernement
Après un défilé dans le centre ville, la manifestation s'est dispersée place Kléber. Aucun incident n'était signalé en fin d'après midi
Au niveau national, la CGT estime le nombre de manifestant à 3,5 millions, soit une participation équivalente à celle du 12 octobre dernier. Le ministère de l'intérieur parle d'un million 100 000 personnes dans les rues aujourd'hui (contre 1.23 mardi dernier). La mobilisation lycéenne s'est renforcée, la pénurie d'essence se profile et les actions de blocages se multiplient. En marge des cortèges ou des rassemblements, des incidents souvent violents ont éclaté entre les forces de l'ordre et des jeunes, comme à Nanterre, près de Paris, mais surtout à Lyon, ou des magasins du centre ville ont été pillés. Nicolas Sarkozy en a appelé à la responsabilité de "l'ensemble des acteurs" pour éviter les débordements et a annoncé qu'il tiendrait une réunion dès ce soir pour veiller au rétablissement de l'ordre.